La sexualité après 50 ans
La sexualité n'est pas un phénomène statique et figé, mais elle va évoluer et se transformer au cours de la vie. Des changements se produisent dans le corps bien sûr, mais aussi du côté psychologique et relationnel.
La connaissance des changements dans la sexualité avec l'âge est très importante car, si les changements n'empêchent nullement une sexualité agréable et satisfaisante, ils sont toutefois plus dérangeants et plus déstabilisants qu'à toute autre époque de la vie. Ils peuvent entraîner de l'inquiétude, de l'anxiété, de la dépression et même une véritable dysfonction sexuelle; sans oublier les effets dans le couple. Mais avant d'aller plus loin, il est important de savoir que la capacité et l'activité sexuelle varient d'une personne à l'autre et souvent d'une fois à l'autre chez la même personne. Donc, cela veut dire qu'il est difficile d'établir une norme ou une moyenne.
Certains facteurs vont jouer un rôle particulièrement important sur la qualité de la vie sexuelle des personnes plus âgées. Parmi ces facteurs, on retrouve la monotonie et la routine qui a pu s'installer dans les relations sexuelles. La présence de préoccupations d'ordre matériel ou professionnel peut altérer la qualité de la sexualité. La fatigue, quelle soit physique ou mentale, diminue l'intérêt pour les relations sexuelles. Les excès de nourriture ou d'alcool peuvent diminuer les performances sexuelles. Diverses maladies physiques ou mentales de l'individu ou de sa partenaire peuvent diminuer ou même empêcher la sexualité. La crainte de l'échec, c'est-à-dire la peur de ne pas réussir, va empêcher certaines personnes de même tenter d'avoir de la sexualité. Finalement, on peut ajouter à cela le stress et l'anxiété de performance.
Cependant, plusieurs recherches montrent que les personnes plus âgées montrent souvent un intérêt sexuel très présent. De plus, il semble que la sexualité a un effet bénéfique tant la santé physique et mentale que sur l'harmonie conjugale. Les personnes rapportent que les changements physiologiques ont eu lieu, mais que ceux-ci ne dépassaient pas le cadre d'un certain ralentissement et qu'ils n'empêchaient pas une sexualité agréable. En 1984, une étude auprès de 4246 adultes de plus de 50 ans, montre que la majorité des hommes et des femmes mariées jugent la sexualité importante. La très grande majorité d'entre eux avait des relations sexuelles avec pénétration. De plus, ceux qui avaient des relations sexuelles avaient aussi un mariage plus heureux. Les trois quarts des participants disaient que le plaisir retiré des relations sexuelles était important.
Image socialeLes média mettent souvent de l'avant que la sexualité est réservée aux jeunes adultes en bonne santé et avec un corps parfait. Les personnes plus âgées peuvent être victimes de cette image qui associe âge avec fragilité, incompétence, asexualité. En fait, même si les changements physiques sont bien réels, les pires conséquences sur la sexualité viennent des images sociales, c'est-à-dire montrer les personnes plus âgées comme asexuées, pas intéressées et pas capables. Combien de fois entendons-nous des gens (des professionnels, des membres de la famille) dirent : "à votre âge, vous devriez oublier ça". Même si la fréquence des relations sexuelles peut diminuer et que le nombre de personnes ayant une sexualité active peut diminuer, la vérité c'est que beaucoup de personnes plus âgées ont une sexualité active et vivante.
Par ailleurs, les personnes plus âgées peuvent avoir les mêmes difficultés sexuelles que les personnes plus jeunes et, dans ce cas, il est possible de consulter (médecin ou sexologue) pour les régler : il n'y a pas d'âge pour trouver une solution. L'âge en lui-même ne crée pas ou peu de problèmes, mais en général les problèmes déjà présents vont se poursuivre ou s'amplifier. En fait, même s'il y a des changements physiques et psychologiques, rien n'empêchent une sexualité satisfaisante, vivifiante et active; si c'est ce que l'on désire vivre.
Changements chez l'homme
Les changements dans la sexualité de l'homme se font principalement en fonction du temps. La majorité des réactions sexuelles sont décalées dans le temps et ralenties. Ainsi, l'érection demandera une stimulation plus intense aux organes génitaux. Par exemple, si une simple pensée sexuelle (fantasme) suffisait à provoquer une érection en quelques secondes chez le jeune adulte, il faut maintenant des caresses directes sur le pénis. L'érection devient plus lente à se produire et à devenir rigide. Si l'érection se perd, elle peut être plus lente et plus difficile à revenir. L'érection maximale n'est souvent atteinte qu'au moment de l'éjaculation et elle disparaît rapidement après l'orgasme.
La période où il est possible d'avoir une autre érection s'allonge. Quelques fois, il peut se produire une période réfractaire paradoxale où l'homme ne peut retrouver son érection, sans qu'il y ait eu d'éjaculation. Au moment de l'orgasme, les contractions diminuent en nombre et en intensité. Si l'excitation a duré très longtemps, il est possible que la force de l'orgasme diminue. On ne retrouve pas chez l'homme un changement aussi marqué que la ménopause chez la femme. Il y a une baisse du taux de testostérone chez l'homme plus âgé, mais cette baisse n'est pas comparable à la chute du taux d'oestrogène et de progestérone chez la femme. En fait, bien que certains mentionne l'andropause comme équivalent à la ménopause, il s'agit plutôt de changements psychologiques et sociaux.
Changements chez la femme
La ménopause marque une étape importante dans la sexualité féminine. La ménopause se produit en moyenne vers 51 ans et elle entraîne divers changements physiques, dont le plus visible est l'arrêt des menstruations. Certains vont associer la ménopause avec le troisième âge. Ce qui est exagéré, puisque certaines femmes vivent leur ménopause vers 40 ou 45 ans. En fait, on divise la période de la ménopause en différentes phases : pré-ménopause, ménopause, post-ménopause et symptômes tardifs.
Durant la pré-ménopause, il y a en général peu ou pas de changements spécifiques dans la réponse sexuelle (même s'il y a des changements physiologiques), sauf si la femme est trop incommodé par les bouffées de chaleur, l'insomnie ou l'irritabilité. Cependant, certaines femmes se sentent alors libérées de la crainte d'une grossesse non désirée. À cette étape de la vie, la plupart des couples vont se retrouver seuls, les enfants ayant quitté la maison. Certaines femmes peuvent vivre un sentiment d'être démunies ou déprimées, si elles ont investi tout leur intérêt affectif dans les enfants (syndrome du nid vide). Il est clair que la qualité de la relation de couple est essentielle à la qualité de la vie sexuelle. Certaines vivront cette période comme la possibilité d'une seconde lune de miel. Cependant, certaines femmes qui ne prennent pas plaisir aux activités sexuelles profiteront des malaises physiques pour faire cesser la sexualité.
La ménopause représente l'arrêt définitif des menstruations.
C'est durant la période de la post-ménopause que les symptômes s'amplifient : bouffées de chaleur, insomnie, fatigue, nervosité, dépression. Cependant, 25% des femmes n'auront jamais de bouffées de chaleur et 50% n'en auront pas la nuit. Suite aux changements hormonaux, l'élasticité du vagin va diminuer et ses parois vont s'amincir. Ce phénomène entraîne une diminution et un ralentissement de la lubrification vaginale lors des relations sexuelles. Le vagin étant moins bien lubrifié, cela peut entraîner des douleurs ou des inconforts à la pénétration. Par ailleurs, la sécheresse vaginale peut être mal interprétée par certains. La sécheresse vaginale est alors vue comme une perte de désir ou d'intérêt pour la sexualité plutôt que comme un phénomène physiologiques.
Plus tard, la diminution de l'oestrogène et de la progestérone amène des changements physiques au niveau des seins, des fesses, du pubis, du vagin. Comme chez l'homme, il peut y avoir un ralentissement et une diminution de l'intensité de la réponse sexuelle. Cependant, pour la majorité des femmes qui avaient une sexualité agréable plus jeune, elles vont continuer à avoir une sexualité agréable.
Auteur : François Blanchette, M.A., Sexologue, Psychothérapeute.
Deux bureaux en Montérégie à St-Hyacinthe et Longueuil. Pour prendre rendez-vous.
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La connaissance des changements dans la sexualité avec l'âge est très importante car, si les changements n'empêchent nullement une sexualité agréable et satisfaisante, ils sont toutefois plus dérangeants et plus déstabilisants qu'à toute autre époque de la vie. Ils peuvent entraîner de l'inquiétude, de l'anxiété, de la dépression et même une véritable dysfonction sexuelle; sans oublier les effets dans le couple. Mais avant d'aller plus loin, il est important de savoir que la capacité et l'activité sexuelle varient d'une personne à l'autre et souvent d'une fois à l'autre chez la même personne. Donc, cela veut dire qu'il est difficile d'établir une norme ou une moyenne.
Certains facteurs vont jouer un rôle particulièrement important sur la qualité de la vie sexuelle des personnes plus âgées. Parmi ces facteurs, on retrouve la monotonie et la routine qui a pu s'installer dans les relations sexuelles. La présence de préoccupations d'ordre matériel ou professionnel peut altérer la qualité de la sexualité. La fatigue, quelle soit physique ou mentale, diminue l'intérêt pour les relations sexuelles. Les excès de nourriture ou d'alcool peuvent diminuer les performances sexuelles. Diverses maladies physiques ou mentales de l'individu ou de sa partenaire peuvent diminuer ou même empêcher la sexualité. La crainte de l'échec, c'est-à-dire la peur de ne pas réussir, va empêcher certaines personnes de même tenter d'avoir de la sexualité. Finalement, on peut ajouter à cela le stress et l'anxiété de performance.
Cependant, plusieurs recherches montrent que les personnes plus âgées montrent souvent un intérêt sexuel très présent. De plus, il semble que la sexualité a un effet bénéfique tant la santé physique et mentale que sur l'harmonie conjugale. Les personnes rapportent que les changements physiologiques ont eu lieu, mais que ceux-ci ne dépassaient pas le cadre d'un certain ralentissement et qu'ils n'empêchaient pas une sexualité agréable. En 1984, une étude auprès de 4246 adultes de plus de 50 ans, montre que la majorité des hommes et des femmes mariées jugent la sexualité importante. La très grande majorité d'entre eux avait des relations sexuelles avec pénétration. De plus, ceux qui avaient des relations sexuelles avaient aussi un mariage plus heureux. Les trois quarts des participants disaient que le plaisir retiré des relations sexuelles était important.
Image socialeLes média mettent souvent de l'avant que la sexualité est réservée aux jeunes adultes en bonne santé et avec un corps parfait. Les personnes plus âgées peuvent être victimes de cette image qui associe âge avec fragilité, incompétence, asexualité. En fait, même si les changements physiques sont bien réels, les pires conséquences sur la sexualité viennent des images sociales, c'est-à-dire montrer les personnes plus âgées comme asexuées, pas intéressées et pas capables. Combien de fois entendons-nous des gens (des professionnels, des membres de la famille) dirent : "à votre âge, vous devriez oublier ça". Même si la fréquence des relations sexuelles peut diminuer et que le nombre de personnes ayant une sexualité active peut diminuer, la vérité c'est que beaucoup de personnes plus âgées ont une sexualité active et vivante.
Par ailleurs, les personnes plus âgées peuvent avoir les mêmes difficultés sexuelles que les personnes plus jeunes et, dans ce cas, il est possible de consulter (médecin ou sexologue) pour les régler : il n'y a pas d'âge pour trouver une solution. L'âge en lui-même ne crée pas ou peu de problèmes, mais en général les problèmes déjà présents vont se poursuivre ou s'amplifier. En fait, même s'il y a des changements physiques et psychologiques, rien n'empêchent une sexualité satisfaisante, vivifiante et active; si c'est ce que l'on désire vivre.
Changements chez l'homme
Les changements dans la sexualité de l'homme se font principalement en fonction du temps. La majorité des réactions sexuelles sont décalées dans le temps et ralenties. Ainsi, l'érection demandera une stimulation plus intense aux organes génitaux. Par exemple, si une simple pensée sexuelle (fantasme) suffisait à provoquer une érection en quelques secondes chez le jeune adulte, il faut maintenant des caresses directes sur le pénis. L'érection devient plus lente à se produire et à devenir rigide. Si l'érection se perd, elle peut être plus lente et plus difficile à revenir. L'érection maximale n'est souvent atteinte qu'au moment de l'éjaculation et elle disparaît rapidement après l'orgasme.
La période où il est possible d'avoir une autre érection s'allonge. Quelques fois, il peut se produire une période réfractaire paradoxale où l'homme ne peut retrouver son érection, sans qu'il y ait eu d'éjaculation. Au moment de l'orgasme, les contractions diminuent en nombre et en intensité. Si l'excitation a duré très longtemps, il est possible que la force de l'orgasme diminue. On ne retrouve pas chez l'homme un changement aussi marqué que la ménopause chez la femme. Il y a une baisse du taux de testostérone chez l'homme plus âgé, mais cette baisse n'est pas comparable à la chute du taux d'oestrogène et de progestérone chez la femme. En fait, bien que certains mentionne l'andropause comme équivalent à la ménopause, il s'agit plutôt de changements psychologiques et sociaux.
Changements chez la femme
La ménopause marque une étape importante dans la sexualité féminine. La ménopause se produit en moyenne vers 51 ans et elle entraîne divers changements physiques, dont le plus visible est l'arrêt des menstruations. Certains vont associer la ménopause avec le troisième âge. Ce qui est exagéré, puisque certaines femmes vivent leur ménopause vers 40 ou 45 ans. En fait, on divise la période de la ménopause en différentes phases : pré-ménopause, ménopause, post-ménopause et symptômes tardifs.
Durant la pré-ménopause, il y a en général peu ou pas de changements spécifiques dans la réponse sexuelle (même s'il y a des changements physiologiques), sauf si la femme est trop incommodé par les bouffées de chaleur, l'insomnie ou l'irritabilité. Cependant, certaines femmes se sentent alors libérées de la crainte d'une grossesse non désirée. À cette étape de la vie, la plupart des couples vont se retrouver seuls, les enfants ayant quitté la maison. Certaines femmes peuvent vivre un sentiment d'être démunies ou déprimées, si elles ont investi tout leur intérêt affectif dans les enfants (syndrome du nid vide). Il est clair que la qualité de la relation de couple est essentielle à la qualité de la vie sexuelle. Certaines vivront cette période comme la possibilité d'une seconde lune de miel. Cependant, certaines femmes qui ne prennent pas plaisir aux activités sexuelles profiteront des malaises physiques pour faire cesser la sexualité.
La ménopause représente l'arrêt définitif des menstruations.
C'est durant la période de la post-ménopause que les symptômes s'amplifient : bouffées de chaleur, insomnie, fatigue, nervosité, dépression. Cependant, 25% des femmes n'auront jamais de bouffées de chaleur et 50% n'en auront pas la nuit. Suite aux changements hormonaux, l'élasticité du vagin va diminuer et ses parois vont s'amincir. Ce phénomène entraîne une diminution et un ralentissement de la lubrification vaginale lors des relations sexuelles. Le vagin étant moins bien lubrifié, cela peut entraîner des douleurs ou des inconforts à la pénétration. Par ailleurs, la sécheresse vaginale peut être mal interprétée par certains. La sécheresse vaginale est alors vue comme une perte de désir ou d'intérêt pour la sexualité plutôt que comme un phénomène physiologiques.
Plus tard, la diminution de l'oestrogène et de la progestérone amène des changements physiques au niveau des seins, des fesses, du pubis, du vagin. Comme chez l'homme, il peut y avoir un ralentissement et une diminution de l'intensité de la réponse sexuelle. Cependant, pour la majorité des femmes qui avaient une sexualité agréable plus jeune, elles vont continuer à avoir une sexualité agréable.
Auteur : François Blanchette, M.A., Sexologue, Psychothérapeute.
Deux bureaux en Montérégie à St-Hyacinthe et Longueuil. Pour prendre rendez-vous.
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